Du 6 juin au 27 septembre 2015, la collégiale Notre-Dame de Huy accueille une exposition consacrée aux Eglises byzantines du Péloponnèse (Grèce), organisée par le Consulat honoraire de la République hellénique, avec le concours de la Ville de Huy et du Conseil de fabrique de la Collégiale, dans une belle mise en page due au graphiste et designer Philippe Roussel.
Construites entre le XIe et le XVe siècle, ces églises se caractérisent par un plan centré dit en croix grecque surmonté d’une ou plusieurs coupoles, par l’ornementation des façades et par l’opulence de la décoration intérieure de peintures murales. Par le truchement de la photographie, ces témoins de l’art sacré, prestigieux ou modestes, rappelleront d’heureuses découvertes ou inviteront au voyage vers cette terre inondée de lumière.
La période dite byzantine s’étend sur plus d’un millénaire, entre la division de l’Empire romain en deux parties, Empire d’Occident et Empire d’Orient, par Théodose en 395, jusqu’à la fin du second lors de la prise de Constantinople par les troupes ottomanes de Mehmed II le 29 mai 1453.
Dans cette sélection d’édifices, on relèvera en particulier ceux de Mistra. La cité laconienne (à quelques kilomètres à l’ouest de la ville de Sparte) et sa forteresse avaient été créées en 1249 par le seigneur franc de la Principauté d’Achaïe, Guillaume de Villehardouin, dans ses tentatives de se rendre maître du Péloponnèse. Mais dès 1259, Mistra était reprise par les forces de l’Empire. En 1348, l'empereur Jean VI Cantacuzène y envoie son fils Manuel, qui parvient à assurer à ce qui devient alors le Despotat de Morée un ordre relatif dans un monde en déroute et une autonomie qu’il doit beaucoup à son éloignement de Constantinople. Les velléités d’indépendance qui se manifestent ensuite sont contrées en 1384 par l’arrivée d’une armée de l’Empire qui impose des princes Paléologues à la tête du Despotat. Celui-ci contrôle désormais l’entièreté du Péloponnèse, à l’exception de cités côtières occupées par les Vénitiens, avant son annexion par les Ottomans en 1460 seulement. Le développement architectural et artistique y est significatif, à Mistra même et dans beaucoup de localités du sud-est du Péloponnèse, à Geraki en particulier. Les édifices manifestent un dernier renouveau aux XIVe et XVe siècles. Les formes évoluent, tendant de plus en plus à la verticalité. L’église de la Pantanassa, avec son rez-de-chaussée de plan basilical et les baies de son campanile encadrées par un arc en ogive, illustre bien les influences des églises chrétiennes d’occident, véhiculées par les occupants Francs. L’autonomie persistera dans la péninsule méridionale centrale du Péloponnèse, le Magne, entre le golfe de Laconie et le golfe de Messénie -la pointe centrale du trident que forme la presqu’île du Péloponnèse-, une des rares régions de Grèce à ne jamais avoir été conquise par les Ottomans, qui put monnayer sa liberté contre le paiement d’un tribut annuel, jusqu’à la Guerre d’Indépendance au début du XIXe siècle.
Cette exposition se veut un hommage aux artistes anonymes qui ont construit et décoré les édifices et à cette pérennité de la culture grecque, un hommage à la Grèce éternelle, qui malgré les vicissitudes qu’elle n’a cessé de connaître a toujours su défendre les valeurs d’identité, de solidarité et de liberté, qui sont la marque des grandes nations.
Le vernissage de l’exposition, le samedi 6 juin dans le cadre des Journées Églises ouvertes, a rassemblé une nombreuse assistance, dans laquelle on reconnaissait notamment M. Christophe Lacroix, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative du Gouvernement wallon, M. Joseph George, Premier échevin de la Ville de Huy, représentant le Bourgmestre Alexis Housiaux empêché, Mme Angeliki Papathanassi, Conseiller à l’Ambassade, représentant S.E. l’Ambassadeur de Grèce en Belgique, M. Panagiotis Agrafiotis, Conseiller de presse à l’Ambasade, M. Michel de Lamotte, député fédéral, M. Robert Collignon, ancien Ministre-Président de la Région wallonne, M. Jean-Louis Chaltin, Président de la Fabrique d’église. De nombreux membres de la "Communauté hellénique de Liège et Environs" étaient présents, dont le nouveau Président, M. Efthimios Stamatiadis, de même que des membres de l’association "He.Li.-O.S." et son Président M. Paul Liakos, et le Père Nikolaos Palamianakis, protopresbytre de la paroisse orthodoxe grecque Sainte-Barbe de Liège. Après les allocutions de bienvenue et de remerciements, un verre de l’amitié a réuni les participants autour d’un buffet de vins et de meze grecs, offerts par la Ville de Huy et par la Fabrique d'église.
Une visite de cette exposition donnera l’occasion de découvrir en même temps le Trésor de la Collégiale. Ce petit musée, magnifiquement rénové et exposé dans la crypte de 1066, abrite plusieurs œuvres récemment classées. Quatre châsses mosanes (XIIe et XIIIes.), deux précieux tissus provenant de Boukhara (IXe-Xe s.) et d’Irak (XIIe s.), un ensemble de sculptures médiévales et baroques, de remarquables orfèvreries hutoises et liégeoises … font son exceptionnelle richesse.
La Collégiale et l’exposition sont accessibles tous les jours (lundi excepté) de 9 à 12h et de 14 à 17h (entrée libre).
Le Trésor est ouvert les samedi, dimanche et tous les jours en juillet et août (lundi excepté) de 14h à 17h (3 euros).
Parvis Théoduin de Bavière – Huy
+32 96 02 70 65 – +32 495 51 46 96
Toutes les informations sur www.tresordehuy.com
La Grèce médiévale à Huy
